Voici ce qui arrive quand des linguistes (aussi connus sous le charmant vocable « bêtes de fun » ou « M. et Mme Party »)*, et fonctionnaires, de
surcroît, (alors là on déjante, c’est Lollapalooza fois Woodstock à la puissance Ta première cuite comme mégateuf) unissent leurs cogitations :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/03/31/01016-20100331ARTFIG00455-des-mots-originaux-pour-lutter-contre-les-anglicismes-.phpBon, tout sarcasme à part, chouette idée, non? On fait un concours, on trie des professionnels, des Académiciens (pas Starac’, là...), des joueux-avec-la-langue (McSolaar, quand même, non mais hein, quoi), on fait tout un tintouin, battage médiatique, on propose des cadeaux, des voyages dans les Îles ou du Botox (j’ai pas lu tout l’article, mais ça semblait se diriger vers
ça), du coup, hop, ça amuse, ça reste en tête, et les ceux-qui-s’en-balaieraient-hystériquement-le-nombril-avec-le-balai-brosse-de-l’indifférence-à-vitesse-grand-V-tellement-qu’ils-s’en-non-mais-telllllement-qu’ils-s’en-fichent-avec-l’énergie-du-désemparement-proche-de-l’auto-trépanation-à-coup-de-
rabot, ben ils se sentent interpellés, se disent, tiens, oui, c’est bête, c’est des mots anglais, autres, faudrait trouver keuk chose tiens, lol, ramdam, c’est pas con.
Voilà ce qui arrive quand j’essaie d’être sérieux tout en étant
infoutu de cerner mon sujet.
DONC, bin je trouve l’idée géniale : faire appel au Peuple, l’inclure dans cet ouvrage, la Langue, dont il est quand même l’artisan, quoiqu’en dise l’Académie (NAON, pas Starac’). Moi je trouve ça gentil, ça conscientise, et si ça peut diminuer le sentiment d’impuissance des gens ordinaires (le « vrai monde », qui vaincra, vous verrez, braves gens, ah, ça ira) par rapport à l’hydre de la grammaire, de la conjugaison et de tout le bouzin, bin tant mieux. Se sentir interpellé, c’est se sentir inclus, et ça encourage la participation. Tant mieux.
Ceci dit, vous avez remarqué le terme choisi pour remplacer
buzz? Ramdam. Mot d’origine arabe. Ce qui est chouette : preuve que le réflexe freedom fries, dans un monde qui s’amuse à casser de plus en plus du
minaret, s’estompe. Que l’arabophobie présente une brèche.
Que, inconciemment ou non, on reconnaît l’apport culturel, technique et linguistique de cette culture, et qu’elle fait partie de la nôtre.
Tous ensemble : We are the world.
Bon, envolée humaniste ici, ça doit être le
muscadet. Ou une jeunesse de débauche. M’enfin.
Ceci dit, y en a des qui crieront : « Oué, mais là, c’est un mot qui vient de l’arabe, ça reste même pas français, meuh. »
À ceux-là, je dirais que le génie du français aurait pas atteint son zénith** sans toutes les influences, parmi lesquelles celle des reubeus n’est pas la moindre, et qu’il faudrait arrêter de leur casser du sucre** sur le dos, qu’ils peuvent arrêter de faire le caïd** ou les zouaves**, c’est
maboul**, et que le protectionnisme, qui mène à l’eugénisme, puis fatalement à la
consanguinité linguistique, ben ça me donne le cafard** et c’est zéro***.
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*Quoique.
** Ceux qui aiment l’étymologie doivent rigoler; les autres, ben j’ai mis assez de mots qui étaient arabes à l’origine pour comprendre la manœuvre. Subtil, non. Efficace, sais pas (mais j’en doute).
***Oui, le zéro c’est un chiffre. Dit « Arabe ». C’qu’on en apprend des trucs.