mardi 17 janvier 2012

Ce cas (t) où Phil lit

Bon eh bien c’est pas tout ça, on s’y remet. Dans la joie.

(Notons que « joie » et « flemme de faire une intro potable » sont ici synonymes.)

En farfouillant, de-ci de-là, j’ai réussi à vous rapporter, pantelants lecteurs, des expressions rigolotes, cette fois-ci se rapportant à l’hilarant sujet qui se me te vous fait rigoler à tous les coups : la papauté.

Ce qu’on va rigoler, dites-donc, are-are.

Rare comme de la m**** de pape

Nul besoin de prouver par de laborieuses démonstrations que cette expression, outre son anticléricalisme latent, évoque le fin du fin de la rareté. Y a pas trente-six papes, et, même s’ils étaient tous super réguliers, un échantillon de selle de saint-siège* vaudrait encore largement son pesant de…enfin, de quelque chose de plus rare encore.

Cela dit, cette expression a entamé un glissement sémantique quand, en 1468, le pape Paul II, victime d’on ne sait quelle humeur ou cuisine douteuse, fut pris de mouvements intestinaux aussi intempestifs que persistants, de telle sorte que les commis aux Très Saints Pots de chambre et autres responsables de la gestion des Infaillibles Défécations utilisèrent cette expression avec ironie (et poussèrent l’odieux à appeler le pape « Paul ‘numéro deux’ » dans son dos). Sans parler de la dévaluation du cours de la selle consacrée qui a causé du tort au Vatican, dont l'économie reposait sur cette exportation (c'était pas encore la bourse du carbone, mais pour l'époque c'était pas mal).

-« C’est fou ces sauterelles, il y en a partout! On dirait de la m*** de pape! »

-« Pas moyen de faire un pas sans tomber sur un lépreux! Ils sont rares comme de la m*** de pape, ces connards! »

« Fun fact » : Pendant les règnes où le pape se faisait appeler Pie, l’expression devenait « Rare comme de la fiente de pape »**.

Être plus catholique que le pape

Celle-là aussi est assez connue : se dit de quelqu’un de pointilleux à l’extrême, faisant montre de zèle, etc., on va pas en parler jusqu’à demain, vous avez mordu le topo.

Cependant, à l’instar de l’expression précédente, cette tournure a également été utilisée à contre-courant lors du règne plutôt, euh, pittoresque de Jean XII (955 – 963). Pour la petite histoire, on reproche à M. XII quelques trucs pas nets (conversion d’un de ses châteaux en bordels, viols, vol d’objets sacrés, invocation des dieux païens pendant des parties de dés, etc. Il serait mort sous les coups d’un mari que Jean aurait cocufié (ah, et Johnny était possiblement athée aussi, mais bon)). Il est donc naturel que, dans un tel état de laisser-aller éthico-religieux, l’expression se modifiât un tantisoit.

Pendant son pontificat, l’expression s’employait joyeusement :

-« Allons vieux, laissons les survivants s’enfuir, on a déjà brûlé leur village et tué leurs bêtes, pas besoin d’être plus catholique que le pape ».

-« Chéri, tu as encore bu avec tes potes? Un de ces jours, tu finiras plus catholique que le pape. »

Maintenant, c’est avec joie que je vous dis à la prochaine!

__________
*Lol – vous avez vu? Siège, siège, deux fois le même mot, mais pas le même sens, ah c’est la grande forme malgré l’absence, dites-donc.

**Authentique***

***Apocryphe

1 commentaire:

  1. Eh bien, tout ceci est hautement réjouissant ! Pour ajouter à votre article, il est une plante qu'on nomme "monnaie du pape", par chez moi et que l'on utilise, une fois séchée, à fins décoratives. On croirait, une fois subi ce traitement, que les branches dénudées de la plante sont porteuses de petits cercles d'argent ou de nacre, alors qu'il s'agit juste d'une fine membrane végétale tendue sur un cercle végétal un peu plus épais, comme un petit tambourin. C'est assez joli.
    A bientôt !

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