vendredi 20 novembre 2009

Des barbares et des oignons

Je n'investirai pas plus de temps dans ce commentaire que Patrick Lagacé ne le fit pour le sien.

Contexte: soubresaut orthographique de fin d'automne.

Le bloggueur ouvre les yeux, brutalement, sur un monde nouveau, un monde qui n'est plus le sien, insensiblement manipulé, ici et là, par les barbares de l'érosion linguistique, et constate avec horreur que désormais, même les ministères d'ici et de là-bas, diaboliquement appuyés par des ouvrages de référence trafiqués, complotent pour saboter le confort et la douce tiédeur de la chère orthographe de son enfance.

Coin de table pour coin de table, je lui réponds, mais rapidement!

* * *

PL: Le hic, évidemment, c’est que les enfants qui écrivent « ognon » ne l’écrivent probablement pas en se réclamant de la nouvelle orthographe.

PB: De fait, il est possible que cette graphie de leur main soit plus simplement le résultat de l'application de leur intelligence et de leur connaissance générale de l'écriture alphabétique.

Intuitivement, ils commencent à savoir que le son [o] en syllabe initiale ouverte des mots français issus de l'évolution phonologique lente et naturelle de la langue (par opposition aux emprunts tardifs du grec et du latin) a tendance à s'écrire 'o', et jamais 'oi'.

PL: On va tout simplement fermer les yeux sur un enfant qui « réussit » à écrire « ognon », sans même savoir qu’il peut l’écrire sans le i entre le o et le g.

Tu voulais écrire "avec le i entre le o et le g", sans doute?
Et sans doute "fermer les yeux sur le fait que"?

(Les barbares de l'érosion linguistique sont-ils à nos portes?
Je crois, pour ma part, qu'ils sont installés tranquillement à la table de la cuisine, et depuis toujours, narrant le vide, et que le crime anodin de leur absence de génie ne menace en rien l'intelligence humaine et ses produits.)

Brèfle.

Patrick Lagacé, quand tu écris "le français", j'espère que ce n'est pas en cédant à la facilité d'écrire la seconde voyelle du mot conformément aux règles orthographiques générales, mais bien en sachant que si tu as le droit, en fait la prescription, d'écrire "français" plutôt que "françois", c'est la conséquence d'une réforme qu'en 1835, la communauté linguistique a bien dû se résoudre à accepter, quoique tardivement.

PL: Absurde, évidemment.

Héhé, évidemment...

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