mercredi 5 mai 2010

Playoffs et jambon-beurre


Pélagie est toujours un peu en retard dans les nouvelles.
Époque:
Fin avril.
Printemps québécois louchement clément aux nuances radioactives.
Mais frisquet dans les Europes. Revanche.

Contexte:
Férocisation des chicanes linguistiques en Bruxellie.
Ringardisation de la langue française en Francie: t’es in ou t’es out.
Floklorisation politiquement programmée de la même en Canadie.
Marginalisation de la Francie en Francophonie.

Lieu: Montréal.

Événement:
Un miracle sportif s’est produit. Vous le savez mieux que moi. Vous étiez en liesse dans les rues de Montréal ou nuisiez au sommeil de votre prochain à l’aube, dans un réduit parisien un peu moisi, qui sentait l’urine, l’humidité, la plomberie congestionnée, le vieux chat, etc.

J’oublie parfois que la France compte son lot d’amateurs de hockey. Des qui ont fait un voyage au « Canada » (comme ils disent) et sont restés accrochés; des qui sont en couple avec un individu de par ici; des qui n’ont pas assez du foot pour assouvir leur passion de téléspectateur émotif, et d’autres encore, et des meilleurs.

Et voilà que sur un blogue de Le Monde.fr, « Playoffs - L’actualité des sports américains », Français et Québécois se réunissent autour des Habs pour mieux se diviser sur une veille compétition d’anglicismes (playoffs). 
Résultat: un curieux chapelets de lieux communs, ponctués systématiquement d'un Go Habs Go qui annule la mésentente, mais en fait non.

Personnages:
Les Français (le choeur): amateurs de hockey, qui emploient un ensemble d’anglicismes distincts de ceux en usage au Québec. 
Le Séparatissse: qui grimpe dans les rideaux au sujet de la défense du français.
Le Colonisé: qui a honte du Séparatissse.

Dialogues:

Le Monde.fr:
On appelle cela la « magie des playoffs ». Un poncif, certes, mais aussi parfois une réalité qui vous saute aux yeux, un conte de fée qui vous laisse rêveur à 4 heures du matin, hagard dans votre salon (...) Ou comment les Canadiens de Montréal, dernière équipe qualifiée dans la Conférence Est (au huitième rang), ont le toupet de réduire au silence les Washington Capitals...
Oui, les Montréalais, hargneux et besogneux, sont venus à bout des stars Ovechkin, Backstrom, Green

Le Français:
Cette victoire en séries est tout simplement magnifique. Le CH s’est battu avec ses armes face à une équipe toute puissante et intimidante. (...)
Go habs Go!


Le Séparatissse: 
Bande d’idiots! Personne n’appelle ça « les play-offs » au Québec. On dit « les séries éliminatoires ».
Il n’y a qu’en France qu’on entend ce genre d’expressions anglaises. Puisque vous n’êtes pas colonisés, on ne peut vous qualifier que de « Tarés ».
« Shame on you! »

Le Colonisé:
En Alexis, vous avez malheureusement un représentant de cette minorité de québecois séparatistes qui veulent faire croire aux francophones du monde qu’ils se soucient de la qualité de langue francaise. Hélas, mille fois hélas, je vis au Québec et contrairement à ce que l’on croit, on ne parle pas francais ici mais québecois, autrement dit une espèce de dérivé du francais qui est quotidiennement massacré, tronçonné dans les journaux, les TV, la radio, au bureau…Alexis, comme ses semblables sont incapables d’écrire une phrase sans faire 10 fautes. Tous les sujets sont vus par eux à travers la lorgnette séparatiste.
Quant à moi (et non pas tant qu’à moi comme dirait ces québécois)je préfère quelqu’un qui parle un anglais sans faute à un autre qui massacre la langue francaise.
Vivent le hockey et les Habs !!!

(mille points pour la sur-correction, ici!)
 
Bien du plaisir!
 http://sports-us.blog.lemonde.fr/2010/04/29/lexploit-du-canadien-de-montreal/






3 commentaires:

  1. Et les gens qui n'aiment ni le hockey ni le football, qu'en fait-on ? En tout cas, cet article stigmatise bien les défauts du français tel qu'on le parle ou qu'on tente de le parler dans son pays d'origine, hélas... Honte sur nous, en effet...
    A bientôt, vous autres !
    Bises, Tinky :-D

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  2. En même temps, je ne peux m'empêcher d'admirer la poésie toute métropolitaine qui se dégage du texte initial.

    Ça plane pour un commentaire sportif, quand-même!

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  3. la france compte des amateurs de hockey mais certes moins qu'au canada ou cest un vrai sport national

    Catherine

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