mercredi 30 septembre 2009

Plus de règles, moins de listes!

Argument logique (ou fonctionnaliste)
La colonne vertébrale de l'argumentation réformiste.

L'argument fonctionnaliste, égrené essentiellement par des linguistes (dont je suis, mais j'ai pas fait exprès!), vibrant hommage à l'Esprit scientifique, puise son vocabulaire dans le bréviaire de la pensée anglo-saxonne: on y vante l'utile, le pragmatique, le prévisible, l'explicable, le cohérent.

Éliminer les exceptions, les listes de hiboux et de genoux, le par-coeur, pour favoriser un système d'écriture rationnel, dont les règles s'appliquent à tout coup.

À l'appui de cet argument fort, auquel on oppose habituellement les arguments sémantiques et esthétiques (les arguments forts des méchants immobilistes), j'ai entendu jadis une source évidemment perdue depuis dans les brumes de la taverne (ce qui ne m'empêche nullement de récupérer l'illustration dès que j'en ai l'occasion) raconter l'histoire d'un linguiste russe qui avait calculé, pour le français et pour le russe, le nombre de règles à coder dans un programme informatique pour déduire la prononciation d'un mot à partir de sa graphie.

Le résultat (nombre de règles et productivité de chacune) devait fournir la mesure de "fonctionnalité", ce qu'on appelle parfois "l'élégance" (souvent associée à l'économie des règles, en modélisation, alors que dans les domaines de l'éthique mondaine et de la pratique du style, l'économie, surtout lorsqu'elle tend vers la pingreté, nous éloigne de tout idéal d'élégance, morale ou esthétique...), du code orthographique de chacune des deux langues.

D'après mon souvenir, dont je vous interdis de remettre en doute la précision, le savant fou russe avait recensé 5000 règles pour le français, et 10 fois moins pour le russe.

Y a-t-il un russographe dans la salle?

Quelqu'un a-t-il en sa possession la référence de cette étude?

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