jeudi 11 mars 2010

Émois coubertinesques en brèfle


Coucou, me revoilà, après une mise en web-jachère, ça fait un bail dites-donc, et autres plaisantes paroles d’usage pour se justifier qu’on avait aut’ chose à fiche que bloguer, à regrets, fidèles lecteurs, mais que là, ben youpi me revoilà, are-are.

Retour sur les olympiques, parce que nom de nom, il reste des choses à dire, linguistiquement, sur le sujet (autre que la quasi-absence de dignitaires quelconques, pendant les cérémonies, qui n’ont pas eu la décence de massacrer Molière en lisant un téléprompteur avec autant d’enthousiasme qu’un employé qui doit subir sa formation Vista trois jours avant sa retraite).

Mollo le trémolo, Garou

À Tout le monde en parle (Québec) à la télé, Garou parlait de son interprétation plutôt, euh, personnelle lors des cérémonies d’ouverture (j’ai pas vu, je dormais, et perso je m’en grattais l’os avec une indifférence qui frôle l’hystérie). Aux côtés de l’ex-Quasimodo, Pauline Marois, Chef(fe?) du Parti Québécois, qui prône l’indépendance du Québec (parfois), la défense de la langue françoise (virulemment) et autres trucs (le plus possible, allant de l’anodin au n’imp’).

Un mot au sujet de Miss Marois (tatie Pauline pour les intimes). Elle est cool, je trouve. Elle a un air un peu Castafiore, un peu bourge, mais elle est/veut être cool, parfois trop, genre comme ces quarantenaires qui disent « cool » pour en avoir l’air, alors que c’est juste navrant. Dans des contextes comme TLMEP, ce désir de « on est caupains, hein, hein? », ça se traduit en interventions fréquentes, en rires plus forts que ceux des autres, en clins-de-z’ieux charmeurs et en exclamations ponctuantes. Chaque possibilité qu’elle a d’intervenir, tel le gourmand pigeon au-dessus d’une pimpante mariée, elle s’empêche pas, tu vois?*. Fin de la parenthèse Marois.

Garou se consolait de sa, disons, prestation en se disant qu’il avait non seulement chanté en français, mais en plus, en québécois, devant près de trois milliards d’individus dotés de télévision. Que, mal chanté ou non, on a montré un bout de fleurdelisé au monde. Et c’est là que tante Pauline, énergique, télévisuelle, le félicite et amorce une salve d’applaudissements bien nourris.

En disant : YES!


Fail, Pauline. Mais on t’aime.

***

Joannie


Après les Jeux, Joannie Rochette subissait une conférence de presse. Fatiguée, éprouvée plus que de raison, on devinait que les questions, en anglais et en français (et même une fois en Boro, mais le mec fut expulsé), achevaient de puiser ses dernières énergies. Mais forte, généreuse, patiente, elle se prêtait à l’exercice, la môme.

Un mot au sujet (bis) des athlètes en conf’ de presse. Harrassés, ils finissent parfois par parler plus « perso », usant de tournures fautives. Mais on leur pardonne : sont fatigués, évoluent en bilingue dans le monde, ont fait des programmes sport-études, etc., bref, on a tendance à, condescendemment ou pas, leur pardonner des écarts, anglicismes et autres incartades. Re-fin de parentoche.

Le soir de sa prestation finale, j’ai pas pu dormir, et j’ai allumé le poste** pile pour voir la performance de Joannie. Émotion. L’était jolie, la pitchoune, mais avec cette force, elle commandait l’admiration. Puis, en conférence de presse, elle tint à peu près ce langage : « J’étais nerveuse, j’allais embarquer sur la glace, mes jambes shakaient ...». J’ai relevé l’anglicisme, mais elle parlait librement, émotivement, et puis, zut, c’est pas ça qui va égratigner mon admiration. Puis, épiphanie :...« euh, mes jambes tremblaient, excusez-moi...».


Win, Joannie. Et love.

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*Oui, vous noterez, outre le retour de l’astérisque, que je lis du San Antonio ces temps-ci, et ce, dans le but de faire profiter nos lecteurs (accidentels ou non) du plus grand nombre de références littéraires possible. La semaine prochaine, je lirai, ne vous en déplaise, Blaise Pascal, Les pensées II : Les cheerleaders ingénues contre la créature zombie des marais.


**Nostalgie : on allume la téloche, l’écran plasma, youtube, à la rigueur, mais de poste, bernique. Pardonnez cet accès de vieillotisme.

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