Avez-vous suivi les Jeux Olympiques qui viennent de se terminer? Moi oui, et j’ai mal supporté qu’on utilise le terme
supporter à qui mieux mieux au lieu de
partisan, au sens nominal, ou
appuyer,
soutenir, au sens verbal. Mais suis-je donc une puriste? Est-ce moi qui crie à l’anglicisme où il n’y en a pas?
PARTISANS de l’anglicismePetit Robert«v.tr.
III.
ANGLIC. SPORT Encourager, soutenir (un sportif, une équipe sportive). – PAR EXT. Donner son appui à.»
(1)«n.m.
ANGLIC. (var. francisée SUPPORTEUR, [RARE] TRICE). Partisan (d’un sportif, d’une équipe), qui manifeste son appui. – Personne qui apporte son appui à qqn.»
(1)Voici l’explication du
Petit Robert pour le terme «ANGLIC.» :
«anglicisme : mot anglais, de quelque provenance qu’il soit, employé en français et
critiqué comme emprunt abusif ou inutile (les mots anglais employés depuis longtemps et normalement en français ne sont pas précédés de cette marque).»
(1)Petit Larousse (2005)«v.t.
6. SPORTS.
(Emploi critiqué). Soutenir, encourager un concurrent, une équipe.»
(2)Grand dictionnaire terminologique«Domaine(s) :
- appellation de personne
- sport
français : partisan, n.m.
Définition :
Personne qui manifeste son appui à une équipe sportive, à un concurrent.
Sous-entrée(s) :
forme(s) féminine(s)
partisane n. f.
terme(s) non retenu(s) supporteur
supportrice
supporter
fan
Note(s) :
Même si les emprunts à l'anglais
fan et
supporter ainsi que les variantes francisées
supporteur et
supportrice, qui ont déjà fait l'objet de critiques, sont aujourd'hui couramment employés en français et sont d'ailleurs consignés dans les ouvrages de langue générale,
ils n'ont pas été retenus puisqu'ils ne comblent aucune lacune terminologique. Ainsi, le terme partisan est à privilégier.
En France, la graphie francisée de l'emprunt
supporter (supporteur) a été officialisée par la Commission générale de terminologie et de néologie, en 2000.
[Office québécois de la langue française, 2003]»
(3)SUPPORTERS du terme d’origine anglaiseTrésor de la langue française«SUPPORTER2, verbe trans.
B. SPORTS, fam. [Le compl. d'obj. désigne un sportif, une équipe sportive, un club] Encourager, soutenir.
Supporter un champion, une équipe de rugby. Beaucoup de Transalpins qui auront franchi la frontière pour supporter leurs compatriotes (coureurs italiens du Tour de France) (
La Croix, 9 juill. 1965 ds GILB. 1971).»
(4)«SUPPORTER3, -TRICE, subst.
B. SPORTS. Amateur de sport qui manifeste son soutien à un sportif, une équipe, un club qui a sa préférence.
Supporters d'un coureur cycliste, d'un footballeur. Quelques jolies femmes supportrices pour la plupart (Paris-Sport, 27 mai 1934 ds HÖFLER Anglic. 1982).
Sans doute ne voulaient-ils pas tuer, ces supporters anglais qui se sont lancés à l'assaut d'une tribune italienne. Ils voulaient en découdre, bien sûr, sortir vainqueurs de cette conquête du terrain, mime grotesque de la conquête à venir du vrai terrain. Ils jouaient leur match (
Le Monde aujourd'hui, 2-3 juin 1985, p. II, col. 6).»
(4)Petit Larousse (2005)«n.m.
ou SUPPOTEUR, TRICE n. SPORTS. Personne qui soutient et encourage exclusivement un concurrent ou une équipe.»
(2)ConclusionOn constate que plus nombreux sont les ouvrages qui taxent d’«anglicisme» le terme
supporter, lui préférant plutôt les termes
partisan et
appuyer,
encourager ou
soutenir. Par contre, le fait que le mot d’origine anglaise se retrouve dans les dictionnaires est en soi une reconnaissance de son usage au sein de la langue française. Et n’est-ce pas là le premier pas pour se frayer un chemin jusqu’à un usage accepté?
Une fois de plus, comme cela se se produit pour de nombreux anglicismes qui s’immiscent peu à peu dans notre belle langue française, il appartient au locuteur de se demander s’il préfère utiliser le mot français correspondant et existant, en exploitant la richesse de sa langue, ou s’il préfère «enrichir» une langue vivante d’un mot nouveau, emprunté à une langue voisine.
Le débat de principe demeure ouvert. Ce qui est intrigant, à mon sens, est de savoir pourquoi des mots issus d’autres langues en arrivent à remplacer des mots français (dans le cas qui nous occupe) pour décrire une même réalité. Ça demeure ma foi fascinant.
Références :
(1) [
Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]
(2) [
Le Petit Larousse illustré, édition 2005. Paris.]
(3) http://www.granddictionnaire.com/btml/fra/r_motclef/index800_1.asp, sous l’entrée
supporter (appelation de personne)
(4) http://atilf.atilf.fr/tlf.htm
Je vous supporte et vous soutiens dans vos propos.
RépondreSupprimer(est-ce que cela fait de moi un souteneur?...)
Un endureur, peut-être? Pour avoir la patience de me supporter dans mes propos...?
RépondreSupprimer