Débat sur l’orhographe: résumé des épisodes précédents
Ce billet s’inscrit dans un dossier sur les arguments classiques du débat sur l’orthographe ouvert l’automne dernier (le dossier, pas le débat). Dans le cadre de ce dossier, nous avons présenté avec plus ou moins d’humour, de mauvaise foi et d’ironie, en général plus que moins d’ailleurs (à tout le moins plus qu’aujourd’hui, si j’en crois le style quasi académique soporifique qui caractérise le début de mon intro, et dont la présente parenthèse, non contente de pasticher les procédés favoris de mon camarade Délèque, gâche l’harmonie) du côté réformiste: l’Argumentum ad populum, l’Argument démocratique, l’Argument fonctionnaliste et du côté puriste, ou conservateur, ou fixiste, ou antiréformiste l’Argument sémantique et l’Argument (généralement fallacieux) esthétique.
L’Appel à la tradition
L’argument implicite de base de la position antiréformiste est un appel à la tradition. Pourquoi changer ce qui est bel et bon, pourquoi vandaliser l’œuvre des anciens, cent fois reconduite par les produits de l’édition imprimée depuis deux cent ans? L’observateur profane voit en l’orthographe française un tout fini et monolithique, donné, en soi, par quelque divinité académique qui en aurait une fois pour toutes fixé les règles (et surtout les exceptions) sur une tablette de marbre originelle, quelque part entre la renaissance et la modernité. Étrange prémisse, en vérité, qui mériterait une longue méditation à elle seule (quelles qualités confèrent à une entité la sacralité requise pour prétendre au statut de monument de conservation? La perfection? Le prestige magique de l’idole?).
Orthographe mouvante
Il nous suffira de rappeler à ceux-là que l’orthographe que nous employons aujourd’hui n’est fixée que depuis 1835, et ce, au terme d’une série de modifications qui furent successivement entérinées par l’usage des imprimeurs, puis celui du public, dans le cadre d’une mouvance assez naturelle. Dans son excellente
Histoire de l’enseignement du français du XVIIe au XXe siècle, Chevrel nous rappelle les faits:
(Tableau reproduit à partir de Chevrel, André, Histoire de l’enseignement du français du XVIIe au XXe siècle, 2006, éditions Retz, Paris, p. 118)
Que vaut l’immanence de l’i d’oignon sous un tel éclairage?
La tradition? Laquelle, donc?
Pardieu, et dame!
RépondreSupprimerOncques ne vît telle myse en payrspecktyfe par si gente et enhardye damizelle! Pleynne d'ayspri, ydème que payrtinente!
L'haulle!
(...quelqu'un a de l'aspirine?)
C'est vrai que pour les oignons, nous nous sommes un peu compliqué la vie, les Anglais, eux, ont conservé la vieille forme : onions... A priori, c'est quand même plus simple, mais le bonheur de l'orthographe complexe et farfelue, où serait-il, dans ce cas ? Non au français frustrant, vive le français casse-tête chinois, c'est bien plus drôle ! Mais j'ai quand même encore mon handicap des participes passés...
RépondreSupprimerA part cela, je vous salue bien bas, Messires et gentes Dames, et vous dis à bientôt !
Tinky, franchement amusée.