samedi 3 octobre 2009

Bienheureux les simples d'esprit

Gauchistes et bons chrétiens logés à l'enseigne de la réforme invoquent l'Argument moral démocratique, empreint d'altruisme et de noblesse de cœur.

- André Chevrel

Remarquez que les premiers, bons sentiments ou pas, se seraient dans tous les cas laissés convaincre par la touche révolutionnaire, la musique du progrès en marche, de la position anti-traditionnelle, alors que les seconds, cultivant la nostalgie des martyrs d'antan, ne ratent aucune occasion d'offrir leur sincérité touchante en sacrifice aux puissantes divinités du cynisme et de l'élitisme. En somme, ils tendent l'autre joue à l'Argumentum ad crumenam et à l'Argument du faux problème.

Et quand l'écrivain bobo, la tête d'affiche du grand théâtre des lettres françaises, lui bave: "nivellement par le bas! À mort les ignorants! Touche pas à ma langue!" (dont un exemple hilarant, sur lequel je reviendrai, est celui de ce brave vieux Martineau, un peu confus mais pas bien méchant), le bigot, lui, répond: "Bienheureux les simples d'esprit, car ils iront au paradis", ou quelque chose comme ça.

Autodérision à part, cette pièce maîtresse et difficilement attaquable de l'argumentation réformiste n'en n'est pas moins largement ridiculisée, avec plus de sincérité que moi, dans ce billet cabotin, par nombre de conservateurs autosatisfaits, qui vont souvent jusqu'à soupçonner l'interlocuteur d'être personnellement marqué au fer rouge des difficultés orthographiques rencontrées à la petite école.

1 commentaire:

  1. Devrait-on féminiser «trampoline» et «pétale»?

    Entendu dans un parc:
    -Je vais sauter sur cette trampoline!
    -UN trampoline!
    Chez le fleuriste:
    -Cette fleur n'a pas perdu ses pétales.
    -UN pétale! Idiot.

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