mardi 6 octobre 2009

Noms communs transgenres et transnombres: en réponse à M.G.

(Avertissement:
Ce billet contient de l'humour. Par exemple, la proposition de modifier le genre de certains noms mal maîtrisés par la population, c'est une blague, destinée à provoquer un effet de punch avec la fin, le double objectif (raté) étant d'introduire le livre "Zéro faute" de De Closets, d'une part, et de me gausser des fautes de français de La Presse, d'autre part.)


M.G. proposait, en commentaire d'un billet portant sur le christianisme grammatical (3 octobre, ici, dans ce blogue), de régulariser le genre et le nombre de certains noms communs (pardon, vous dites... le nombre n'est pas inhérent au nom?!), lorsqu'iceuze (je mets pas le 's' à iceuze étant donné que la marque du pluriel se matérialise dans le 'z'... quoi, plaisanterie de linguiste?!) se révèlent problématiques à l'usage.

Je cite:

Devrait-on féminiser «trampoline» et «pétale»?

Entendu dans un parc:
-Je vais sauter sur cette trampoline!
-UN trampoline!

Chez le fleuriste:
-Cette fleur n'a pas perdu ses pétales.
-UN pétale! Idiot.
- M.G.
Le presque anonyme commentateur voit juste.

Le genre masculin de pétale, genre INHÉRENT de surcroît, inhérent au nom, car c'est comme ça en français, nous radote-t-on, à chaque nouvelle tentative de féminiser des noms inhéremment masculins (écrivain, docteur, ministre - je plaisante, on se calme -, chef), est une aberration.

En effet, le genre des noms a beau être arbitraire, franchement, trampoline et pétale...

Ce serait rendre service à 84, 4 % de la population francophone du monde entier, sans parler des poulations allophones, que de les féminiser. (Les mots, pas les populations. Quoique...)

D'autant plus que...

La Presse rencontre François de Closets, guerillero orthographique cuvée 2009!!

Toujours dans l'esprit de rendre service à mes colocuteurs éprouvant certaines difficultés avec le genre des noms en français (soit dit sans condescendance hein, c'est pas comme si j'avais pas moi-même revérifié dans un dictionnaire le genre de orthographe avant de rédiger ce billet)...

... je propose de masculiniser une fois pour toutes orthographe afin de sauver la face d'André Duchesne, de La Presse...

"Pourquoi l'orthograhe est-il si complexe?"




Fallait quand-même le faire.




9 commentaires:

  1. Pour le cas du mot "trampoline", sachez ma chère que la tendance (naturelle?) à employer le féminin est un "problème" québécois et non pas étendu aux "poulations" francophones en général. En France, par exemple, tout le monde emploie (naturellement?) le masculin.
    Que faire dans ce cas? Comment justifier des changements sur la base de l'argument de la "nature" ou (je devine) de "l'usage"?

    "Calembourrée"

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  2. Vous aurez compris, sagace amie, que le billet n'était que pitrerie destinée à introduire la bourde de La Presse.

    Le genre étant non seulement INHÉRENT AU NOM EN FRANÇAIS, mais arbitraire en plus, nous sommes condamnés, francophones autant qu'apprenants du français langue seconde, à mémoriser le genre de chaque nom.

    Ça pourrait être pire, certaines langues africaines en ont une dizaine (de genres)...

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  3. Et merci pour la coquille. Je laisse.

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  4. Mais ce n'est tout de même pas une exception francophone non ?... Les allemands se prennent la tête aussi (et moi aussi d'ailleurs!) avec leurs genres.

    Tiens, question pratique : ont-ils eux aussi des querelles à ce niveau ?

    Sinon, en bonne francophone ayant appris à parler en France, et se mettant à employer des barbarismes affreux depuis que je suis avec une belge, et que je vis en Suisse... ("prester" par exemple, mot usité en Belgique, et inexistant dans le reste du monde!) je confirme que trampoline ne fait aucun doute en France.

    Ma question est la suivante : doit-on fémininiser ce mot au Québec, et pas en France ?
    Doit-on admettre "voïe" dans le canton de Vaud (Suisse) et pas dans le reste du monde francophone ?
    Puisque la langue bouge selon les lieux et les populations, que des accadémiciens règlent des problèmes de ce type, que je suis justement sur ce blog et que je n'y connais rien...

    Pouvez-vous me dire ?
    Que fait-on de "prester" qui n'existe qu'en Belgique ?
    Que fait-on d'une trampoline contre UN qui ne pose aucun problème en France ?...
    A-t-on les mêmes règles dans tous les coins francophones ?
    Est-ce bien ?...

    Je sais, honte à moi, je dépasse les problèmes de genre.
    C'est que... Comme dans ma vie de tous les jours, ce type de problèmes n'en est pour moi pas un :D
    En Suisse francophone (romandie) on emploie les termes interdits en France (chefFE, auteurE etc.) sans se poser toutes ces questions.
    Les questions n'arrivent-elles que trop tard, pour constater ce qui s'est déjà passé dans la population ?...

    Plouf.
    Je ne peux pas m'empêcher :D

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  5. T'as bien raison Cyb: les variations dans l'usage concernant le genre des noms existent dans toutes les langues dotées de genres. Et cela pour une raison simple: le genre est un trait souvent arbitraire, donc asémantique, qu'il faut mémoriser pour chacun des 15 à 40 mille articles de la longue liste des noms communs d'une langue.

    Je dis "asémantique" car dans les langues indoeuropéennes par exemples, le genre n'est qu'un fossile d'une catégorisation très anciennes des objets du monde... On est en droit de supposer, en effet, que le féminin, le neutre et le masculin des langues indoeuropéennes avaient une signification religieuse dans cet ancien monde polythéiste.

    (Il me semble que dans certaines langues africaines, cette catégorisation des objets du monde reflétée dans la langue correspond encore à une réalité culturelle. je me renseignerai.)

    De là à parler de "problème", je ne sais pas... Du moment qu'on inscrit la convention dans un dictionnaire connu par l'ensemble des locuteurs, modifier cette convention arbitraire n'entraînerait que confusion et n'aurait aucune utilité, je crois.

    Le fait qu'existe une variation dans l'usage, particulièrement à l'oral, est normal et ne recèle aucun enjeu intéressant lorsqu'il est question du genre des objets inanimés.

    Il y a quelques cas, amusant, pour lesquels les deux genres, sont admis, comme "après-midi", ou plus barbares encore, les cas tordus et bien connus de "gens", "amour" et "délice"... anecdotique.

    Petite précision concernant la féminisation des noms de fonction: ce procédé est maintenant accepté dans l'ensemble de la francophonie, bien que la France ait traîné de la patte.

    Enfin, concernant les régionalismes, c'est un sujet trop intéressant pour le régler ici, mais personnellement, j'y vois plus une richesse qu'une transgression. Normalement, les bons dictionnaires de langue courante (comme le Robert) se soucient de refléter cette diversité.

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  6. Tout de même, j'aime bien cet article de presse, de Closet.
    Y avait une coquille en fait ? C'est quoi l'histoire avec La Presse ?

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  7. Heu, oui, d'accord, ça y est, j'ai vu :D

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  8. À la lecture de tout cela, une autre interrogation m'est apparue.
    Pertinente? Probablement pas. Mais ça me tarabiscote tout de même.
    Devrait-on donner des séminaires d'orthographe aux électriciens? Comme je l'ai évoqué ailleurs, ceux-ci écrivent dans nos boîtes électriques des choses aussi surréalistes que «Lumiaire du sallon» ou «prise contoir».
    De graves conséquences pourraient résulter de ces envolées lyriques effrénées, un individu distrait pourrait s'électrocuter avec les fils du plafonnier s'il la confond avec le «souitche de la pentry».
    Pertinent?
    Mmm...

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  9. Anonyme4/23/2010

    bien joué!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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