Une orthographe en vérité gothique, embarrassée de lettres superflues et de références étymologiques, comme les tours de Notre-Dame sont embarrassées de gargouilles; une orthographe qui sent le grimoire, les officines ténébreuses et le chat fourré. Car c’est au monde grouillant de la bascoche qu’est attribuée cette complication, petit personnel augmentant ses gains en tirant à la ligne, demi-savants étalant leur science illusoire. L’accord est si général contre ces grimauds du grimoire, qui ont transformé «la belle orthographe du XIIe siècle, si nette et si sobre, en une cacographie pédante, hypertrophique et grossière» (Charles Beaulieux), qu’il convient d’y regarder de plus près.
(Caricature du réformisme orthographique du XVIe siècle par Bernard Cerquiglini)
[...] les copistes de la fin du Moyen Âge ont compris que l’écriture est la forme permanente de la langue; offerte à la contemplation: elle requiert du volume, de l’élégance, voire de l’apparat. L’habit latin est un brevet de noblesse.
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Cerquiglini, Bernard; Corbeil, Jean-Claude
et al. Le français dans tous ses états, Champs Flammarion, 2000.
Revenons au XII° siècle, corneguidouille et même ventrebleu, tiens !!!
RépondreSupprimerTinky, amusée et intriguée.