jeudi 28 janvier 2010

Morceau choisi du jeudi

Puisqu’on s'intéresse aux anglicismes, ces jours-ci:

Le stock lexical natif [de l’anglais] (d’origine anglo-saxonne) est en grande partie monosyllabique, donc léger à manier. De plus, les ressources de la métaphore et de la métonymie prennent le pas sur les formations savantes (pain killer par exemple pour antalgique). D’où un lexique fondamentalement imagé, concret et dépourvu d’opacité. Le français présente les tendances inverses.

[...] il est clair que la structure même de la langue en facilite l’expansion.1

Marina Yaguello, à propos des facteurs internes qui facilitent la prospérité turbulente de l'anglais, dans le collectif «Le français dans tous ses états».



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1 Cerquiglini, Bernard; Corbeil, Jean-Claude et al. Le français dans tous ses états, Champs Flammarion, 2000.

1 commentaire:

  1. Bonjour !
    L'anglais a ce charme qui réside en ce pouvoir de créer de nouveaux mots à partir du collage de deux mots déjà existants, tels headache pour "migraine", 'heartpain', pour peine de coeur ou plus exactement chagrin d'amour... Le français est moins concis, moins incisif, et en effet, à ce niveau-là moins maniable... Et pour ce qui est de la chanson, en général, l'anglais,par ses sonorités mêmes donne plus d'allant au rythme et à la mélodie,d'où la prépondérance de cette langue dans la variété internationale aujourd'hui.
    Quand j'étais petite, j'adorais la musique, je l'aime toujours d'ailleurs... Je dois reconnaître qu'en France, à l'époque, nous souffrions du phénomène musical dit "yé-yé".
    Qu'étaient-ce que ces "yé-yés" ?
    Tout simplement des jeunes, éblouis par le miracle américain, et les jeunes chanteurs et musiciens, donc, chantaient des mélodies reprises des artistes d'outre-Atlantique ou d'outre-Manche, et "adaptées" en français, ce qui donnait des choses franchement qiétaines, comme vous dites si bien. et assez ridicules,soyons honnêtes.
    Moi, j'étais une des rares privilégiées à l'époque à connaître les versions originales de ces adaptations... Mes parents en effet tenaient un hôtel, restaurant, boîte de nuit, et le disquaire de l'établissement ramenait régulièrement des disques d'Angleterre, et c'est ainsi que j'ai eu l'heur de découvrir les artistes dont les Français reprenaient si malhabilement les titres. Oh, certes, ce n'étaient que des chansons d'amour qui n'allaient pas bien loin, ainsi que je l'ai découvert quand j'ai enfin appris l'anglais, mais ça bougeait bien mieux que les versions française, la langue s'harmonisait magnifiquement avec les rythmes et les musiques... Le français est idéal pour les chansons réalistes ou la poésie, l'anglais, pour les chansons plus remuantes et énergiqus. Les yéyés tentaient de les imiter. Mais il leur manquait la souplesse, la dynamique de la langue anglaise; Et ce sont cette dynamique, cette souplesse, cette concision et sa simplicité grammaticale qui font le succès de l'anglais dans tous les domaines actuellement, et c'est à cause de la dangereuse séduction de l'anglais et de son aisance, de sa maniabilité que nous nous faisons manger actuellement.
    Rendez-vous compte que cette langue m'avait séduite par ses sonorités alors que je n'avais pas cinq ans ! Je ne la comprenais pas, mais je l'aimais par sa musicalité, son rythme, son énergie. Alors, il est compréhensible que l'anglais soit si fascinant et attirant pour bien des gens, francophones ou non.
    C'est déjà la langue vernaculaire de bien des pays, du monde scientifique et technologique, du commerce et de la diplomatie.
    Je n'ai rien contre l'anglais en tant que tel. J'aime bien cette langue et je la parle aisément. Je la comprends tout aussi aisément, mon grand plaisir étant de regarder les films en version originale pour ne pas perdre la pratique de cette langue. Mais le français est ma langue natale, je l'aime,et je ne veux pas qu'il disparaisse.
    Amicalement, Tinky :-D

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