vendredi 30 octobre 2009

I'lltake it!


La peste soit des actualités!

Une mère désespérante se rate mais réussit ses enfants.

Dans un accident de la route, quatre ados en pièces détachées et une cinquième revole d'un coffre de voiture, qu'on se demandait bien ce qu'elle y faisait.
(Quoi mon pronom relatif? Cet usage du 'que' te semble inesthétique? Quoi? incorrect? Ha mais c'est un hommage à son usage classique. On en recausera devant un bon feu de bois un de ces soirs.)

Un jugement de la cours suprême...

... invalide le segment de loi qui assurait la transmission du français comme langue usuelle (seconde) aux enfants de l'immigration québécoise...

Hélasse, hélasse, hélasse.

Toutes les consternations ont été exprimées, dans les journaux comme dans les salons francophones québécois, au sujet de ce jugement. Je vous épargnerai l'argumentation visant à démontrer qu'en contexte de perte de vitesse du français comme langue usuelle dans la métropole de cette province hésitante, l'espoir de la pérennité française repose dans la francisation des nouveaux Montréalais etc.

Et ferai semblant de m'intéresser à la vision alternative de l'avenir du français en Amérique du Nord, cette vision d'une candeur gamine, selon laquelle une langue menacée dans son milieu survivra à l'expansion gourmande et trop souvent unilingue du dialecte des affaires grâce à son dynamisme, à son charisme, en somme, à sa valeur promotionnelle, au-delà de toute politique.

Pour ne pas gâcher l'ambiance, je ferai mine de croire que, comme au temps d'un autre siècle, ou l'avidité matérielle était publiquement jugée comme vulgaire, la valeur culturelle d'un bien collectif peut rivaliser, en termes de force d'attraction, avec la rentabilité d'un bien concurrent.

Comment faire en sorte, donc, que les immigrants du Québec, qui ont maintenant libre choix, choisissent le français pour leurs enfants?

Tortueux détour par un sujet grave pour aboutir encore au carrefour des obsessions françaises les plus frivoles: l'orthographe!

Débat sur l'orthographe: l'Argument promotionnel

Vrai, si l'on en croit certains tenants de la simplification orthographique, une bonne réforme faciliterait l'apprentissage du français langue seconde ou étrangère et contribuerait à l'expansion du français.

Cet argument fut conçu pour épouser les contours bien définis d'un débat français(de-France, comme précisent parfois les francopériphériques). Voyez comme il est amusant en contexte de tensions linguistiques d'une fédération centralisée au coeur de laquelle cohabitent au moins deux langues de statut inégal:

La charte de la langue française du Québec ainsi que la Loi 101 vont dans le mur. La politique ne sera d'aucun secours à Montréal pour "encourager" les allophones à envoyer leurs enfants à l'école en français. Non. Quelques publicités bien ciblées dans les métros, genre "le français, c'est cool!", dans les toilettes publiques, et un beau ménage dans les diacritiques superflus feront la job.

Mettez-nous une multinationale circasienne et une chanteuse bilingue avec ça, et ça se vendra comme un petit pain chaud!

3 commentaires:

  1. Loin de moi l'idée de faire de la politique justice mais, le principal mandat de la Cour Suprême (comme le poulet) n'est-il pas de protéger l'intérêt et de s'assurer du bien être des minorités? J'espère que mon intervention ne sera pas de nature à clore, sans autre forme de procès, le débat.

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. Par ailleurs, Mme. Charette soulève un intéressant point dans sa chronique qui s'avère être celui du lien, en apparence purement gratuit, entre le jugement de la Cour Suprême et la réforme de l'orthographe française.

    Donc, comme il a été préalablement établi que la Cour Suprême protégeait la victime, l'opprimée et la veuve, il tomberait sous le sens que, advenant une réforme réussie de l'orthographe d'expression francophone, celle-ci étant devenue plus simple et facile que l'anglais, langue dorénavant vouée à l'élite, il ne faudrait pas se surprendre qu'un nouveau jugement de la plus haute instance juridique au pays ne vienne rendre caduque le précédent et force ainsi, pour leur bien, à apprendre le français les nouveaux immigrants et tous ceux touchés, rétroactivement, par le précédent jugement. Ce qui ne serait que justice rendue.

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